Tôt le matin du 4ème jour, nous quittons l'hôtel et sa jolie piscine pour ce splendide parc à quelques heures de route de Johannesburg où nous sommes sous le charme des paysages. Ce n’est pas pour rien que le Blyde River Canyon est le plus grand "canyon vert" au monde.

Ci-dessous, ce point de vue se nomme The Three Rondavels en Afrikaans. "Rondavel" désigant une habitation traditionnelle avec toit de chaume. Pour les fans de randonnées, cette réserve qui bénéficie de panoramas stupéfiants est un véritable terrain de jeux. Elle dispose de nombreux chemins et sentiers à parcourir à pied.

On n'est jamais à court de surprises
dans ce pays !

Le canyon qui traverse la réserve à 26 kilomètres de longueur.

Nous empruntons à présent la route panoramique qui mène à une petite localité du nom de Graskop qui n'a pas grand intérêt en soi, si ce n'est sa situation centrale pour explorer la région.
On y est fait donc halte pour un peu de shopping.

Avant de poursuivre la visite de ce magnifique pays, je pense qu'il est temps de vous parler un peu de sa population. Noirs, blanc, métis, Malais, Indiens, Hottentots... comment une telle mosaïque de peuples a-t-elle pu se juxtaposer au sein d'une  même nation ?
La réponse appartient à l'histoire.

A l'origine, Bochimans et Hottentots se partageaient seuls la péninsule. Même en remontant le cours des siècles, rien n'explique la présence de ces peuples primitifs venus d'Asie, et pourtant seuls véritables groupes indigènes de l'Afrique du Sud. Beaucoup plus sociables que les Bochimans, dont il ne subsistent plus que quelques petits groupes réfugiés dans les dunes du Kalahari, les Hottentos ont survécu parce qu'ils su composer avec l'homme blanc, mieux armés qu'eux. Au point même de lui fournir des épouses, si recherchées par ces aventuriers célibataires. L'importante colonie métis d'Afrique du Sud
est d'abord née de ces unions.

Venus de Hollande, les premiers Blancs débarquèrent, en effet,
du Cap au moment même où s'achevait la grande migration des peuples bantous descendus des grands lacs d'Afrique orientale, à la recherche de nouveaux espaces de pâturage. L'affrontement fut sanglant
et pas moins de neuf guerres furent nécessaires pour contraindre
les Bantous à la soumission.

A la suite, venus de toute la France, fuyant les persécutions religieuses qui suivirent la révocation de l'édit de Nantes, quelques 150 huguenots débarquèrent de un beau jour d'avril 1688. Plusieurs de ces familles venaient des régions viticoles des Charentes et du Bordelais et avaient apportés avec elles des ceps de vigne, le pinot, le cabernet, l'hermitage, que le soleil du Cap a fait prospérer en d'excellents vins corsés.

Enfin, venus d'Asie. Les Indiens du Natal - environ 900 000 - sont arrivés dans les années 1860 pour couper la canne à sucre.
Certains, tel Gandhi, sont repartis, mais la plupart se sont fixés.

A une douzaine de kilomètres de Graskop, dans une vallée entourée de collines, se niche Pilgrim's Rest (le Repos du Pèlerin), ainsi nommé parce que, pendant les années folles de la ruée vers l'or, il offrit, enfin, un point d'attache permanent aux chercheurs d'or qui, depuis pas mal de temps, ratissaient la région dans des conditions de vies difficiles... L'exploitation de la vallée allait durer un siècle. Après la fermeture de la dernière mine, Pilgrim's Rest fut classé monument historique en 1974. Une centaine d'habitants vivent toujours dans le village, qui a été joliment restauré, en préservant ses bâtiments d'origine. 

Dans ce village, nous rencontrons des "Femmes Girafes", issues de la tribu des Ndébélé. Lors d'un voyage précédent, nous en avions déjà rencontrées mais en Thaïlande. La coutume consiste à poser un collier spiral en laiton autour du cou de la femme. Selon leur taille, les parures peuvent peser jusqu'à 25 kilos. Généralement, le premier collier est posé à l'âge de cinq ans.

Sylvie Erwan